LE CORBEAU et LE ROSSIGNOL
Un conte suggéré par un de mes amis suite aux événements de la fin de l’année 2022. Meilleurs vœux 2023.
Fables à mes enfans / [par P.-M. Curtil] – 1831 – 1 vol. (161 p.) : ill., couv. ill. ; in-12
Un corbeau, par ses croassements, se croyait le premier chantre des bois. Enorgueilli de son prétendu mérite, il dédaignait un rossignol qui faisait retentir les échos d’alentour de ses chants harmonieux.
Un jour ce corbeau présomptueux lui tint ce langage : « Camarade , ton chant, que tu trouves si merveilleux , surpasserait peut-être celui des hôtes de ces bois , si je n’étais là, pour te ravir une telle gloire ; si tu en doutes, choisis un juge : il prononcera sur celui des deux qui charmera davantage. — Très volontiers, répartit le rossignol; voilà justement deux amateurs qui passent fort à-propos, prenons-les pour arbitres.» Aussitôt ce dernier les enchante par son doux ramage ; mais à peine le corbeau a-t-il commencé à se faire entendre, que nos deux juges se hâtent de s’éloigner, en se moquant de son impertinente vanité.
L’ignorant est présomptueux, et ne doute de rien.
L’histoire se raconte aussi autrement avec un cochon !!!! plus méchant
Un corbeau et un rossignol, perchés sur une branche, cherchaient à savoir qui des deux chantait le mieux.
Et le corbeau d’y aller de sa voix graveleuse: Croâ! Croâ! Croâ!
Le rossignol à son tour de sa voix flûtée: Pfui! Pfui! Pfui! Et de chanter chacun leur tour sans être capable de se départager.
Passe par là un petit cochon. Le corbeau aussitôt lui demande de les aider à savoir qui des deux chante le mieux. Le cochon n’ayant pas d’autre chose à faire accepte de servir de juge.
Le jeux recommence. Le corbeau: Croâ! Croâ! Croâ! et le rossignol: Pfui! Pfui! Pfui!
Le cochon écoute, réfléchit et donne pour gagnant le corbeau. Le rossignol fond en larme.
Le cochon voyant cela dit au rossignol:
« Alors? Vous pleurez parce que vous avez perdu? »
Le rossignol de répondre:
« Non! Je pleure parce que j’ai été jugé par un porc! »
Conte raconté par Jean-Louis Lascoux lors d’une célèbre émission télé
Elle se narre aussi avec un âne…
Le corbeau et le rossignol
Un corbeau invita sur sa branche, Un rossignol qui donnait de la voix. Heureux de se découvrir cette alliance, Le rossignol chanta sans défiance.
Mon chant séduit par delà ces forêts, Dit le gros bec, croassant sans arrêt : J’investis, j’orchestre, je prolifère. Avec moi, tu feras des affaires.
Mon chant est précis, le timbre subtil, Répondit le petit, d’une note habile. J’invente, j’initie et j’inspire : J’offre la nouveauté, je suis l’avenir.
Agacé, le corbeau prend ombrage, Et les partitions comme le fromage, Il s’en veut faire le propriétaire Et cherche à réduire l’autre à se taire.
Rossignol émet un air de rage. Il fait tant qu’il pousse à l’arbitrage.
Un âne promène ici son harnachement, Il saurait dire quel est le meilleur chant.
Cependant, dans un élan de raison, Rossignol en appelle à la médiation. Une corneille désignée jette l’éponge, Incompétente face à l’émotion qui ronge.
Les oreilles dressées, l’âne saurait juger. Au plus gros, il donne la légitimité. Et le plus petit est disqualifié : C’est le corbeau, affirme l’équidé.
Alors, le rossignol est abattu. Parce que, dit l’âne, tu as perdu.
Non, dit le rossignol, c’est catastrophique, En plus, d’être jugé par une bourrique.
Chacun choisira sa version.